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DE GABRIEL DE SACONAY 37 venir s'assembler aud. lieu à la célébration du pain et vin de leur Cène et de leurs baptesme et pour s'assembler traversant lesd. pais (ausquelz les sectaires ont exercé de si grandes inhumanités et procuré tant de maux et ruines) sera impossible que la noblesse et le peuple ne s'en ressentent et mesmes les voyant ainsi marcher en troupe penseront qu'ilz leur veullent de rechef courir sus. Aussi entre la principale occaon pour laquelle les sectaires taschent s'emparer d'icelle ville estant comme frontière dud. pais pour tenir tousiours briddez leurs adhérans, et y faire leurs cueillettes d'argent et amas d'armes, leurs confé- rences et monopoles soubz le prétexte de la parole du seigneur Calvin. La dicte ville est entornée de plusieurs gentilz hommes entre lesquelz n'y a un seul auquel l'hérésie et les fruictz d'icelle (desquelz ilz se sont ressentus) ne soient odieux, lesquelz difficilement comporteront telles assemblées, des- quelles ilz prévoient bien la fin, et ne porront permettre que aucuns de leurs subiectz soient séduictz et destornez de la vraye religion et divertis de la fidélité et obéissance qu'ilz doivent à sa Maiesté et dissuadés de rendre les devoirs à leurs seigneurs. Le peuple de lad. Ville, studieux observateur des tradi- tions ecclésiastiques, est aultant difficile à contenir contre ses novateurs que aucun autre tellement qu'il est certain qu'en lad. ville entre tant de personnes, n'y en a que sept ou huict (de peu d'importance) de ceste opinion nouvelle qui ayant osé habiter dans lad. ville si cognoissans si peu assurez et suportez. Par quoy ny les seigneurs ni les officiers de justice ny les gouverneurs de la ville ne se voudroient charger de contenir le peuple et prester main forte, comme portent les