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152                 NOTICE BIOGRAPHIQUE

pour faire à la bibliothèque des recherches nécessaires à sa
thèse, il avait reçu d'un professeur distingué de cette ville
le plus cordial accueil. Séduit par l'étendue des connais-
sances de son collègue français, autant que par l'amabilité
de son commerce, M. Cobet s'était mis à sa disposition et
s'était fait son obligeant cicérone.
   Les hymnes homériques, malgré le grand nom qui les
abritait, ont éprouvé, pour arriver jusqu'à nous, d'assez
graves mutilations. Le texte, en beaucoup de passages,
présente des altérations évidentes et des lacunes regret-
tables. Jusqu'à la fin du siècle dernier, nous n'en possédions
pas le recueil complet. Il en manquait deux, dont on con-
naissait l'existence par Pausanias et Diodore de Sicile.
   Or, en 1772, l'allemand Matthsi découvrit au fond
d'une écurie de Moscou une copie des hymnes d'Homère
dans un manuscrit lacéré et jeté au rebut. Les premières
pages nous rendaient une des pièces inconnues, l'Hymne à
Demeter et la fin de l'autre.
   Cette heureuse trouvaille (dont l'origine russe eût peut-
être contribué de nos jours à éveiller notre curiosité) portait
à trente-trois le nombre des pièces du recueil. Elles sont
très inégales de mérite et de dimension. Les unes, de
quelques vers seulement, paraissent être des proèmes ou
préludes à des récitations poétiques plus étendues. D'autres,
plus longues, semblent avoir été chantées soit dans des
festins, soit dans ces luttes poétiques, ces concours de
rhapsodes qui faisaient partie, en Grèce, de ce nous appel-
lerions le programme des grandes fêtes politiques et reli-
gieuses. Quatre de ces pièces sont de véritables petits
poèmes de trois cents à six cents vers.
   Les hymnes homériques avaient été, en Allemagne»
l'objet de travaux considérables. Mais il était difficile de les