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196 LA ROSE Dans la seconde partie, nous voyons Pierrot délaisser Colombine pour l'amour de la rose, c'est-à -dire pour son rêve. Nous assistons à des querelles de ménage. Nous entendons Polichinelle, l'intarissable chansonnier, railler Colombine de son union avec Pierrot : On dit que Colombine, L'agréant sur sa mine, Epousa certain jour Un galant troubadour, Qui sut avec adresse Captiver sa tendresse. Sais-tu quel est ton lot, Le sais-tu dis la brune? Pierrot L'amoureux de la lune... Nous voyons cependant une réconciliation, mais de courte durée : le dénouement se prépare. Arlequin, symbo- lisant, lui, le franc viveur, le parfait épicurien, vient s'accouder sur le mur du jardin de Pierrot et trouve l'occa- sion de dire à Colombine qu'elle est toujours triste depuis son mariage et que cette tristesse nuit à sa beauté ; il ajoute : Le temps est donc fini de rire et de chanter? Vous, que chacun mettait son bonheur à fêter, Vous, jadis la plus belle et la plus admirée!... Et Colombine écoute tout cela avec complaisance, elle écoute surtout cet air joyeux qui vient du château d'Arle- quin : Entends-tu, la belle, C'est moi qui t'appelle, La folle gaieté Danse à mon côté. La joie en chemin Me donne la main.