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                DE GABRIEL DE SACONAY               27

s'appuyer uniquement sur le document, dont nous
publions le texte en son entier. Et la lecture de
cette pièce nous apprend, une fois de plus, que
souvent il y a loin de l'histoire à la légende. Nous
y voyons bien, en effet, que les protestants ont
occupé Saint-Symphorien, en 1562, pendant une
durée de deux mois environ; mais nous y voyons
aussi qu'ils n'en furent pas chassés de vive force,
par les habitants de cette ville, et que le rôle, joué
par les femmes dans cette expulsion, consiste à
avoir amené, par ruse, la garnison à abandonner
la place. Sur le bruit, habilement répandu dans
toute la ville, que des forces catholiques supé-
rieures vont attaquer les troupes protestantes, les
soldats épouvantés prennent la fuite, en se
jetant du haut des remparts, et en laissant leur
capitaine réduit à demander aux femmes, auteurs
de ce stratagème, une attestation notariée de
l'abandon de ses soldats. Que, dés la nuit suivante,
le capitaine Montferrier se soit présenté devant
les portes de la ville, on voit aussi qu'il suffit d'un
refus de les ouvrir, sans qu'aucune résistance fût
nécessaire.
   Voilà toute la vérité, telle qu'elle ressort de ce
document, et elle est encore assez flatteuse pour
le patriotisme local, bien qu'elle enlève au récit
de Cochard une certaine partie de son intérêt.
   Et cependant, comment ne pas croire à l'exacti-