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DU CANTON DE PÊLUSSIN 3 11 rent avec eux, après avoir apprécié la valeur de leurs lois, de leur gouvernement. Leur culte lui-même dut disparaître également, car les ordonnances des empereurs vinrent ensuite, qui chassèrent au loin les anciens prêtres, les druides. A leur religion propre, il durent substituer les diverses croyances du peuple conquérant. Les Eduens, les Ségusiens furent convertis à la cause romaine comme l'avaient été d'abord les Allobroges. Tout le pays qui s'étendait depuis le lac de Genève jusqu'à l'Isère, que renferment les Alpes et le Rhône était ancienne- ment habité par les Allobroges. Cette nation avait déjà Vienne pour capitale, lorsque les Romains après avoir sou- mis l'Afrique, l'Asie, l'Espagne, songèrent à traverser les Alpes et vinrent se mesurer avec les Allobroges qu'ils sou- mirent. Ce furent même les Romains qui, dans Vienne même, élevèrent les premiers temples, car les Gaulois, ainsi que les Allobroges étaient d'une profonde ignorance tou- chant les beaux-arts. Vers l'an 300 de notre ère, les Romains étaient bien maîtres de la Gaule, mais ils avaient à lutter incessamment contre une multitude infinie de nations que les Grecs et les Romains désignaient sous le nom de Barbares, et qui habi- taient la Hongrie et l'Allemagne, alors nommée Germanie. Un peuple détruit était peu après remplacé par un autre. Puis, vers 420, les Vandales, les Suèves firent une irrup- tion dans les Gaules, lesquels furent bientôt suivis par les Francs d'au-delà du Rhin, les Goths et enfin les Bourgui- gnons qui conclurent avec les Romains un traité par lequel ces derniers leur abandonnèrent tout ce que les vainqueurs avaient conquis. Dès lors, — suivant la loi immuable du plus fort, — les Romains durent à leur tour subir le sort qu'ils avaient déjà fait éprouver à tant d'autres peuples; ils