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258 NOTICE BIOGRAPHIQUE « Quand la poésie s'empare d'une âme, dit-il ailleurs (4), c'est une passion qui remplace toutes les autres et qui les supplée toutes. Loin de s'affaiblir avec l'âge, elle grandit sans cesse, jusqu'au terme où tout finit. Elle prolonge la vie, non seulement parce qu'elle en éloigne les langueurs et l'ennui, mais encore parce qu'elle en entretient les ressorts par l'activité du cerveau et les douces émotions du cœur; elle lui donne, jusqu'au dernier jour, du prix et du charme; elle en colore les dernières pentes d'une douce clarté. » M. Hignard parlait avec élégance et finesse cette langue des vers. Des pièces de circonstance, dont quelques-unes sont charmantes, en avaient déjà souvent témoigné. Il voulut s'en servir pour exprimer les élévations de son âme chrétienne sur les mystères de la vie de Jésus. Les petits poèmes qui composent ce recueil reflètent la simplicité évangélique'; mais souvent le poète s'y révèle par l'émotion qui naît de sa foi profonde et que plus d'un lecteur a par- tagée. Du reste, M. Hignard, dans sa modestie, ne revendiquait nullement ce titre de poète : « Je ne me fais aucune illu- sion sur la valeur de mes vers, écrivait-il à un de ses amis, le 1" février 1885, en lui envoyant les Disciples d'Emmaùs, je n'ai point de prétentions vaniteuses ; mais on me dit que cet amusement de ma vieillesse fait plaisir à mes amis, et je m'y laisse aller sans résistance. » (4) Bibliographie : Quelques rimes, par Léo Genin. Courrier de Lyon, 14 février 187 3.