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398     LES GRAVEURS SUR BOIS ET LES IMPRIMEURS

dit, « appartiennent, pour la plus grande part sans
doute, à des artistes français, employés soit pour le
dessin soit pour la taille de leurs vignettes, et qui
sont restés inconnus. »
   Le président Baudrier, qui a fait avec tant de
conscience et de sagacité une étude approfondie des
Å“uvres de l'ancienne imprimerie lyonnaise (13), incli-
nait à attribuer aussi aux premiers imprimeurs une
large part, même manuelle, à tous les travaux. « Rien
d'étrange, nous écrivait-il, à voir tous ces talents, la
gravure et la fonte des lettres, le dessin et la gravure
des vignettes, l'imprimerie, réunis en la même per-
sonne. Cette diversité d'aptitudes et de connaissances
chez les maîtres était un des traits de ce temps (au
xv e siècle). »
   En fait, quelque attention que nous ayons apportée
à cette partie de notre sujet, nous n'avons découvert
rien qui justifiât la supposition présentée par Renou-
vier et l'opinion exprimée par le président Baudrier.
Quand on se rend compte, au moyen des rôles
pour les tailles ou les services publics, comme était
relativement petit le nombre des compagnons et des
ouvriers dans un atelier, on peut juger de la lour-
deur de la besogne du maître de métier, de l'impri-
meur, et l'on ne peut guère admettre que celui-ci
ait retenu dans ses mains les différentes tâches (14).


   (13) Henri Baudrier, président de chambre à la cour d'appel de
Lyon, avec lequel nous avons entretenu longtemps des relations
d'amitié, est décédé le 17 juin 1884.
   (14) Il semble qu'il en était autrement à Venise, où les
imprimeurs étaient en même temps assez souvent les auteurs