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                 D'UN CHARLATAN LYONNAIS                     85
devait avoir un tiers des bénéfices et supporter un tiers
des pertes et dépenses pour nourriture, voyage, blan-
chissage, barbe, entretien des domestiques, maladies et
enfin toutes dépenses nécessitées par la profession. Il était
dit dans l'acte qu'elle pourrait quitter l'association, si elle
voulait se retirer dans sa patrie. Enfin, Franki reconnaissait
que, depuis le 11 mai 1749, Thérèse Sticca avait été ver-
balement son associée, qu'elle avait profité à ce titre de la
somme de 3.191 livres employées, pour la plus grande
partie en achats de bijoux et autres différents effets à son
usage et à celui de sa fille qu'elle avait avec elle.
   On comprend assez que Thérèse Sticca était pour Franki
plus qu'une associée ; on n'en doute plus à la lecture de
l'extrait d'un acte de baptême dressé par le curé de Saint-
Pierre de Moulins en Bourbonnais, le 14 février 1752,
constatant la naissance d'Augustin Franki, fils de Domini-
que-Antoine Franki et de Paule-Thérèse Sticca. Ce qu'il y
a de particulier c'est que cet enfant y est qualifié de légitime.
Or, Franki et Thérèse Sticca n'étaient pas mariés. De plus,
en 1752, Franki était bien veuf de sa femme morte deux
ans auparavant, mais Thérèse Sticca était mariée. Son mari
Joseph Rinaldi vivait encore et habitait Rome. Enfin, la
femme décédée de Franki était une Rinaldi; ce qui donne
lieu de supposer qu'il était uni par alliance à Thérèse
Sticca, femme de Joseph Rinaldi, et que celle-ci était sans
doute sa belle-sœur. La naissance d'Augustin Franki,
l'enfant baptisé à Moulins, le 14 février 1752, était donc,
pour plus d'une raison, irrégulière. Franki eût été bien en
peine de justifier de la légitimité qu'il lui attribuait, si le
curé de Saint-Pierre de Moulins, eût exigé, avant d'enre-
gistrer l'enfant comme légitime, la production de l'acte de
mariage des parents.