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                     SUR HENRI HIGNARD                        249

son esprit, l'aménité et le charme de son commerce. En
1877, la sympathie de ses collègues l'appela au fauteuil, où
il succédait à M. Paul Sauzet.
    Je regrette de ne pouvoir énumérer les nombreuses
lectures que M. Hignard fit à l'Académie. J'en ai rencontré
quelques-unes dans le cours de cette notice. Une des der-
nières est cette exquise étude sur Mmc de Gérando, du
 19 mars 1880. Aussi bien, faudrait-il pour effleurer, en
passant, l'analyse de communications si diverses, posséder
cette souplesse d'intelligence et cette faculté générale d'as-
similation dont il faisait preuve, quand il résumait, soit à
l'Académie, soit à la Société littéraire, les travaux présentés
pendant ses années de présidence. Ces rapports sont, dans
leur genre, de petits chefs-d'Å“uvre. L'un d'eux (1) se
termine par ces belles paroles : « Travaillons donc, qui que
nous soyons, membres des sociétés savantes; travaillons
 avec énergie et persévérance : nous embellirons notre vie
 par les charmes de l'étude, nous acquerrons des droits à
l'estime de nos concitoyens, à la reconnaissance de notre
 pays, et si Dieu refuse la gloire à notre faiblesse, nous
 mériterons d'avoir des successeurs qui soient plus grands
que nous. »
  Nous l'avons vu, et nous le verrons encore, fidèle toute sa
vie à ce grand principe du travail. Si, en dehors de sa thèse
sur les Hymnes homériques, il ne composa pas d'ouvrage de
longue haleine, aimant mieux, comme son maître l'abbé
Noirot, qui n'a rien écrit, faire des hommes que des livres,
son œuvre, pour être un peu dispersée, n'en est pas moins


  (1) Compte rendu des travaux de la Société littéraire pendant l'année
académique 1862-1863, par M. Hignard, président. Lyon, A. Vingtri-
nier, 1864.