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372 PRÉFACE Je m'adresse aux amitiés chères, Aux cœurs vers les hauteurs dressés, Qui ne laissent pas en jachères Le champ où germent les Pensers. Vers ceux-là va ma sympathie, Et pour unir mon âme aux leurs, J'ai tressé, plein de modestie, Cette humble guirlande de fleurs. Et quand f aurai passé, peut-être Qu'en leur parfum il restera Une parcelle de mon être Que l'âpre temps respectera. Car, dans plusieurs des douces âmes, Vers qui mon âme prend l'essor, Après moi, peut-être, les flammes De mon esprit luiront encor. Rêve de gloire minuscule ! Je voudrais qu'un tendre lecteur, Ouvrant plus tard cet opuscule, En aimât quelque peu l'auteur. Je préfère aux apothéoses Un seul bienveillant souvenir Me suivant dans Toubli des choses, Où tout, ici-bas, doit finir. Et ce sera ma récompense, En dépit du Trépas moqueur, De sympathiser en silence Après ma mort avec un cœur. Pierre DE BOUCHAUD.