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PREFACE Que ceux-là traitent de folies Ma belle foi dans l'Idéal, Et m'accablent sous ks scolies Que leur dicte un orgueil banal. Qu'ils dédaignent l'œuvre modeste Elaborée au jour le jour Sans ambition manifeste, Mais simplement avec amour. Certes, qu'à l'aise ils divinisent Leur noble personnalité, Qu'ils encensent, qu'ils solennisent Et caressent leur vanité. Qu'ils marchent, levant haut la tête, Un dédain sur leur traits railleurs, Et qu'ils délaissent le poète Pour porter leur éloge ailleurs. Qu'avec emphase leurs paroles, Lorsqu'ils passeront près de moi, Traitent mes pages de frivoles : Je n'en sentirai nul émoi. Bouffis de leur grandeur morale, Sûrs de leur fait, victorieux, Qu'ils sapent une œuvre loyale, Que même ils soient injurieux ! Calme et sans changer de visage, J'entendrai leur rire et leurs cris. Je ne parle point leur langage, Ce n'est point pour eux que j'écris.