Revue du Lyonnais » série 5 - n°19 ( 1895 ) » pp.323

                   DU CANTON DE PÉLUSSIN                       323

grands feudataires. C'est cette division des héritages qui a
produit ces gradations de suzeraineté que nous retrouvons à
chaque pas.
   Et puis, ce qui était venu donner plus d'importance à
l'Eglise, c'est que les seigneurs, aux xn e , xm e et xive siècles,
occupés par les croisades ou les guerres, — pour mettre
leurs biens à couvert des usurpations de leurs voisins, — en
faisaient hommage entièrement à l'Eglise et les reprenaient
d'elle à titre de fiefs rendables. C'est ce qui explique la
mouvance et le changement de beaucoup de terres qui
dépendaient des évêchés et des abbayes.
  Signalons encore pour mémoire un hommage fait par
Humbert, dauphin, comte de Vienne et d'Albon, à l'arche-
vêque de Vienne et à son chapitre, « pour le château de
Maleval qu'il tenait en fief rendable, spécialement la Mai-
son-Blanche et Roche-Bleine. » Cet acte fut rendu en
présence notamment de Alleman de Condrieu, de Guigues
de Roussillon, seigneur de Serrières, devenu par la suite
évêquede Die.
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   En 1294, se traita, —fait important pour notre histoire
locale, — le mariage de Jean I er , comte de Forez, avec Alix
de Viennois, fille aînée d'Humbert I er , dauphin de Viennois,
premier de la troisième race de ces Dauphins. Jean reçut
pour la dot d'Alix vingt mille livres viennoises et les terres,
châtellenies deMaleval, Argental, Roche-Bleine, etc., tout
ce que possédaient les dauphins de Viennois dans le royaume
de France, c'est-à-dire sur la rive droite du Rhône. Une
clause singulière de ce contrat, c'est qu'un nommé Pagan
qui était caution du contrat de mariage et qui, partant,
devenait feudataire du comte du Forez par le transfert qui