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BALLADE 199 Un par un j'ai compté leurs manteaux de guipures, Blancs cadeaux de l'hiver respectés du printemps, Vêtements éternels dont lui-même le Temps, "En dépit des étés, refait la trame usée. Toute cette blancheur par les soleils baisée, Des mois, sans se troubler, mes yeux en ont joui. Sur une scène un soir par toi solennisée, J'ai vu flamber tes vers et j'en reste ébloui. Le lendemain, j'errais en quête de murmures Et de frissons nouveaux, lorsque, tambours battants, Parut un bataillon aux guerrières allures. Son drapeau l'ombrageait de ses longs plis flottants. Ils défilaient grand train, ces futurs combattants; Leur troupe accélérant sa marche cadencée, Brûlait d'un tel élan l'étape commencée Qu'en mon cœur de Français j'en fus tout réjoui, Et voici que soudain au fond de ma pensée J'ai vu flamber tes vers et j'en reste ébloui. ENVOI Prince, — le terme est vieux, roi, — la chose épuisée, Poète, je dis mieux ! de mon humble croisée J'ai vu l'autre semaine, incendie inouï Et dont la rive gauche est encore embrasée, J'ai vu flamber tes vers et j'en reste ébloui. M. RICHARD.