page suivante »
DOCUMENT INÉDIT 49 dans des proportions terrifiantes. Il fallut la main de fer du Premier Consul pour exterminer et disperser ces hordes de brigands. Pour en venir à bout, en organisa des colonnes mobiles, composées de cavalerie et d'infanterie, auxquelles étaient jointes des commissions militaires. Les bandits arrêtés les armes a la main, étaient jugés et fusillés dans les quarante-huit heures. Les environs de Lyon ne furent pas épargnés ; le souve- nir des atrocités commises par les Chauffeurs s'est perpétué longtemps dans les montagnes du Lyonnais ( i ) . Dans le Beaujolais, des bandes armées arrêtaient les voyageurs et les malles-poste sur la route de Paris et rançonnaient les riches habitations du pays. On raconte que le château de Sermezy fut attaqué une belle nuit pendant un bal. Les danseurs furent enfermés dans la cave, et la châtelaine, pieds et mains liés, étendue sur la table de la salle à manger, assista de la sorte au sac de son château. (1) M. Vachez mentionne un épouvantable crime qui eut lieu en 1798 à Sainte-Catherine-sur-Riverie : un propriétaire nommé Piégay tt sa femme, avec cinq enfants en bas-âge et deux domestiques furent trouvés égorgés dans leur maison. Les recherches pour découvrir les assassins n'aboutirent pas ; mais d'après des renseignements certains il faut attribuer ce massacre aux Chauffeurs qui dévastaient le pays. (Etude historique sur le canton de Marnant, Lyon, 1871, in-8, p. 169). Un crime semblable, rapporté par Cochard, avait été commis en 1794 dans la commune des Hayes. M. Aimé Vingtrinier a publié une curieuse anecdote sur le chef des Chauffeurs du Lyonnais, Grataloup, surnommé le Petit-Monsieur, dans le tome 17 de la 2= série de la Revue du Lyonnais. Le même sujet a servi de thème à M. J. Vingtrinier pour son roman Les Chauffeurs du Lyonnais. Lyon, H. Georg, s. d., petit in-8. Les exploits des Chauffeurs et des brigands dans le Lyonnais n'ont été jusqu'à ce jour l'objet d'aucune étude documentée. K u I. — Janvier 1S9Ã, 4