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6                LES FAÃENCIERS ITALIENS

quant à la réalité de faits auxquels on s'était refusé de
croire, quand notre ami Alfred Darcel avait ouvert en
1864 l'avis que certaines faïences, regardées comme
italiennes, pouvaient être de fabrique lyonnaise.
    Le fait de la fabrication à Lyon de faïences peintes,
faites par les procédés et décorées dans le goût des.
Urbinais, était cependant tenu récemment encore comme
incertain par quelques critiques, et notre affirmation n'a
été acceptée qu'après la production que nous avons faite
de preuves non pas plus décisives, mais plus nom-
breuses.
    On s'explique cependant que cette petite industrie,
dont les ouvrages avaient conservé un caractère italien
très accentué, ait été introduite dans une ville qui tirait
une partie de sa prospérité de colonies italiennes forte-
ment constituées et florissantes. La protection et les
encouragements des banquiers et des marchands venus
de Florence, de Gênes, de Lucques, de Milan, etc.,
ont fait le reste.
    Il faut que les curieux en prennent aujourd'hui leur
parti. On a trouvé et l'on trouvera encore parmi les
faïences décorées attribuées à Urbino ou à Pesaro,
 parmi celles d'une exécution médiocre, il est vrai, des
pièces sorties d'ateliers de Lyon, ateliers dans lesquels
 se sont succédé des Florentins, des Génois, des Faen-
 tins, des Pesarais, et, à la fin, des Lyonnais alliés à ces
 Italiens. Ces pièces ont un intérêt particulier pour la
ville de Lyon en ce sens qu'elles présentent un nouvel
 exemple de la diversité de ses manufactures et de l'apti-
 tude de ses ouvriers aux tâches les plus diverses.
    Depuis la publication de notre dernier essai, nous
 avons découvert un plus grand nombre de documents,