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                   LES BEAUX-AKTS A LYON                  417

 on n'apprend pas à dessiner de la sorte, on le fait par in-
 tuition, par inspiration.
    Élève de Perrache, puis de l'école Centrale, où Cogell
 et de Varrenc professaient, Berjon entra d'abord chez un
 sieur May, fabricant de dorures et d'ornements d'église
 Il le quitta pour aller à Paris, où il vécut misérablement en
 faisant des miniatures : le célèbre Augustin qui l'y
 connut, lui donna le goût de ce genre de portraits. De
 retour à Lyon, il fut appelé, vers '1810, à remplacer Bony
 dans le professorat de la fleur à l'Ecole de Lyon; Bony
 avait, à la mort de Baraban, arrivée en 1809, accepté
momentanément la direction de la classe de la ileur. Un
mauvais caractère, joint à un manque complet d'éduca-
tion, rendit le professorat de Berjon pénible à ses élèves,
et ses relations avec le directeur difficiles. Aussi, en 1823,
il dut céder la chaire de professeur à M. Thierriat. A dater
de ce moment, Berjon devint inquiet, soupçonneux,
aigri : il voyait partout des espions et des ennemis. Il se
retrancha dans un travail assidu, donnant des leçons à
ceux qui avaient assez de patience et de persévérance pour
supporter ses boutades, et se -livrant avec une ardeur
infatigable, jusque fort avant dans la nuit, à ses propres
études. Il est mort le crayon à la main.
    Son œuvre est considérable et très-variée : fleurs,
fruits , oiseaux vivants , natures mortes , coquillages ,
plantes, il a tout étudié, tout dessiné ; il a fait de nom-
breux portraits au crayon, à l'encre de Chine, au pastel;
on cite môme de lui des paysages. Ses tableaux à l'huile
ont souffert de l'infériorité des couleurs qu'il employait :
on en peut juger par son tableau de Fleurs groupées avec
des fruits qui est au musée lyonnais. Des précautions se-
ront sans doute prises pour sauvegarder ses' autres ta-
bleaux qui parent notre musée, tableaux si remarquables