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90                           POÉSIE.

     Lyon est la cité des charmantes merveilles
            Au teint d'Iris pareilles,
            Filles d'un art ingénieux ;
     Ses paisibles chercheurs y consacrent leurs veilles,
            Bien loin des hasards périlleux.

     Cependant on les vit, au temps de nos alarmes,
           De redoutables armes
           Charger leurs bras vengeurs";
     Laver tes maints affronts, France/'sécher tes larmes
           Dans les plis d'un drapeau vainqueur.

     Elle a su préserver, en ce temps de naufrages,
            La foi des premiers âges
            Et le suprême espoir,
     Ports, objectifs divins, non pas trompeurs mirages
            Fuyant le nocher vers le soir.

     Aux horizons^lointains de cette foi si belle
           La vérité nouvelle
           Luit, astre éblouissant.
     Le peuple y suit l'étoile, et sa route mortelle
           En pacifique conquérant.

     Grands saints, sages, héros te doivent la naissance ;
           Tu nourris l'humble enfance
           De l'homme de labeur;
     Mais du souffle inspiré connais-tu la puissance ?
           As-tu senti battre son cœur ?

     Soulary, sur tes bords, retrouve le Permesse,
             Et la divine ivresse
             Du sublime et sacré vallon ;
     11 a la forte sève et l'ardente jeunesse
            Des plus nobles fils d'Apollon.

     Sa Muse vagabonde, ou Bacchante ou Vestale
           Chemine en ce dédale
           Où notre humanité
     Cherche, interroge et pleure. Ignorance fatale !
           Génie, espoir,,fragilité !...

     Le sonnet enrichi d'une beauté suprême
             Ose de Dieu lui-même
             Chercher le sens profond.
     V J , penseur, sous son œil, crois, désire, espère, aime,
             Un père à son enfant répond.

                                                E. B.