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                       CHRONIQUE LOCALE.


  Le temps est beau et les feuilles poussent. C'est le Mémorial de Lyon, pe-
tite feuille verle et dentée, le Refusé, grande feuille épineuse qu'on ne sait
par où toucher, la Revue universelle de sériciculture, feuille utile entre
toutes, attachée à un tronc solHe et dont le directeur coule des jours filés
d'or et de soie. Partout la vie, la sève, et l'espérance. On écrit, on com-
pile, les idées éclosent, les volumes se brochent, les journaux s'étalent
et les imprimeurs se frottent les mains.
   — Dans quelques jours paraîtra chez Méra une Nouvelle lyonnaise
écrite avec une verve, un entrain, une chaleur qui lui assurent un succès
de vogue. Le Roi des oncles sera lu par tous ceux qui ont reconnu dans
l'auteur du Gendre d'un opticien l'étoffe d'un écrivain hors ligne. Le Roi
des oncles sera le meilleur ouvrage de M. Corandin.
   — La peinture aussi travaille. Voici l'Exposition qui s'ouvre le 10 janvier
et les artistes donnent leurs derniers coups de pinceaux. Quelques-uns
plus pressés exposent chez Dusserre des toiles que nous retrouverons dans
quelques semaines au Salon.
   Ces jours derniers c'était un drame intime entre une poule , un coq
et un renard, par Perracbon. Aujourd'hui c'est un effet de neige, par
Chenu. Un âne transi, une voitures de choux glacés et un vieux paysan
gelé sur un chemin dans une neige épaisse, voilà le sujet j on admire, comme
l'année dernière quand on a vu le cours des Chartreux poudré à blanc ,
mais Chenu s'cst-il voué à la neige comme Van Schendell aux effets de
nuit? Va-t-il s'embourber dans les sujets réalistes comme s'il fréquentait
Courbet? nous espérons bien que non.
   A l'autre vitrine de Dusserre étaient deux délicieux Grobon de la fin du
siècle dernier. L'un représentait l'Ile-Barbe, l'autre, l'ancien quai de la Pê-
cherie et le vieux Pont de pierre; ce dernier surtout offrait tout l'éclat, le
suave et le fini des Flamands. Nous sommes heureux d'apprendre que la
Ville vient d'en faire l'acquisition.
   Prévicux, rue Impériale, a, de son côté, mis en montre une curieuse
gravure, dont on aurait dit-on brisé la planche en 1830, et qui n'aurait
été tirée qu'à trois ou qualre exemplaires. Elle est grande, belle, et a dû
coûter plusieurs années de travail. Elle représente l'Industrie et les Arts
glorifiant la famille des Bourbons. L'artiste qui n'a pas signé et qui nous est
inconnu, appartenait à cette école mythologique si passée démode aujour-