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168 NOTE SUR LES ANTIQUITÉS puis le camp retranché gallo-romain ou barbare, et enfin le château féodal (1). Les terrains jurassiques ne forment qu'une étroite bande le long de la Saône, relevée à l'ouest par les sommets arrondis des arkoses et des porphyres. Sur ces sommets, toutes traces de stations de la pierre disparaissent. Outre qu'ils n'étaient pas favorables à la défense, il faut bien ad- mettre que les tribus maconnaises étaient entourées de vastes territoires de chasse, comme cela a lieu chez toutes les peuplades sauvages. On ne saurait se figurer, dans notre monde civilisé, quelle immense étendue de terres est néces- saire à la nourriture d'une tribu qui ne vit que des produits de sa chasse. Ce que nous disons du haut Maçonnais paraît devoir s'ap- pliquer au Beaujolais. Les parties que nous en avons explo- rées ne nous ont fourni que quelques rares silex recueillis sur les sommets les plus élevés des roches cristallines pri- mitives. Nous n'avons parlé jusqu'à présent que de gisements observés a la surface ou a une très-faible profondeur sous le sol moderne et sur les hauteurs. Cependant, nous trouvons tout le long de la vallée de la Saône l'équivalent du diluvium de Picardie, c'est-à -dire des graviers quaternaires à osse- ments à 'elephas primigenius (mammouth), formant des ter- rasses un peu supérieures au cours actuel de la rivière. Ces graviers sont encore imparfaitement explorés. Mais la ques- tion est peu importante. Les dépôts du diluvium quaternaire ne sont, en effet, que les produits de phénomènes locaux, et des stations synchroniques de l'âge de pierre ayant été signalées sur les hauts plateaux, il est permis de croire qu'on retrouvera des débris analogues dans les graviers (1) Citons en passant- les enceintes de Solutré, de Monsard (Milly), de Berzé, de La Salle.