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                      ORIGINES DE LUGDUNUM.                       329
où sont les sources du Padus. La capitale de ces tribus^ Augusta
Vagiennorum, au moyen âge Bagiennorum ou simplement Ba-
gienna , se nomme aujourd'hui Città di Benè, et leur territoire,
écrit au IXe siècle Vigenna in Viziennis, est connu maintenant
sous le nom de Viozena (1). — Cf. encore Vicentia, it. Vicensa,
fr. Vicence, sur le Mcdoacus, le Bacchiglione actuel. Vicent ou
Vigent « de l'eau étant », c'est-à-dire « sise près de l'eau », semble
un nom imposé par les hordes cénomanes, conquérantes de la
partie de la Cisalpine dont Vicence fut le centre (2).
   La dissertation sur l'expression Vigenn, qui précède, paraît
démontrer : 1° que ce topique appartient au cymrique et au
gaélique ; 2° qu'il se trouve particulièrement usité parmi les
nations galliques de l'est et du centre : les Helvètes, les Sébu-
siens, les Séquanes, les Cénomans, les Carnutes. Je tiens en
conséquence Bionnais pour un terme d'origine gallique et de
signification équivalente à celle* de palus ou lacus.


   — Birieu,Bireu, pays d'étangs, placé au grand coude formé par
le cours naissant de la Chalaronne. Suivant M. A. Péricaud (3),
l'étang dit de Birieu eut pour point de départ une dépression
naturelle du sol, et son assec ne peut réussir qu'au moyen de
grands travaux d'écoulement. Il a fallu même, pour y rendre la
culture possible, creuser le lit de la Chalaronne dans une étendue
de 5 kilomètres à partir de l'étang. L'opinion de M. Péricaud me
semble justifiée par la dénomination analogue d'un autre étang
naturel : celui de Berr-e, Birr-&. A propos de Buire, j'ai donné
l'étymologie celtique suivante : cym. ber, gacl. bior, fluentum ,
sansc. vâr, vâr-i, liquide. Birieu, décomposé en ber et en eu,
lequel représente Vac de Bir(ï)-acu$, est très-ancien : il fut de
 900 à 1000 chef-lieu d'un ager Beriacensis et prieuré dès 1168 (4).


   (1) Walckenaër, Ouvr. cil., I, 50, 67 et 68.
   (2) V. ci-dessus, not. 2, p. 353.
   (3) Lett. à M. de Saint-Pulgent, p. 68.
   (4) M. Guigue, Ouvr. cit., p. 36.