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182                  DU CULTE DE SAINT JEAN.
après avoir couronné l'empereur Andronic, voulut relever par
quelque ornement la dignité patriarcale. Avant lui, les patriar-
ches avaient porté le flamméum blanc (ce flamméum servait à
couvrir la tête) ; il l'enrichit d'or et y fit représenter les images
du Sauveur, de la sainte Mère de Dieu et de saint Jean-Baptiste.
   Bien que cette association se rencontre spécialement chez les
Grecs, elle ne fut point sans exemple chez les Latins. Elle cons-
titue sans doute un grand honneur rendu à saint Jean ; mais ici
vient s'en placer un autre plus insigne ef le rapprochant plus
encore de la divinité. •
   On sait que lorsque les rois et les puissances de la terre fai-
saient aux églises des dons considérables, comme des sculptu-
res , des châsses, des reliquaires , ils reconnaissaient humble-
ment, dans les inscriptions commemoratives, que Dieu était le
premier auteur de ces dons. La formule usitée était celle-ci: De
donis Dei offert, etc., des dons de Dieu il offre.
   Or, suivant le témoignage de Paciaudi, une colonne conser-
vée au musée de Vérone,et qui devait avoir servi autrefois à sou-
tenir le saint ciboire dans une église, présentait ces mots : De do-
nis sancti Johannis-Baptistœ (des dons de saint Jean-Baptiste),
substitués à ceux consacrés par un usage général, de donis
Dei.
   Aucun autre saint n'a partagé avec le Précurseur le privilège
de l'application de la célèbre formule.
   L'étude de la numismatique révèle l'existence d'un grand nom-
bre de monnaies sur lesquelles se trouve l'effigie de saint .lean-
Baptiste et dont Paciaudi a donné le catalogue. La première
pièce à mentionner est une monnaie de cuivre des premiers
temps du christianisme et qui représente sur l'une de ses faces
la tête de Jésus-Christ, avec cette légende : Redemptiq filiisho-
minum. Viennent ensuite des monnaies de rois, de papes , de
princes, de villes et celles de l'ordre militaire de Saint-Jean.
   Le rôle politique et les hauts faits militaires de cet ordre cé-
lèbre ont fourni à l'histoire quelques-unes de ses pages les
plus glorieuses. Possesseurs de l'île de Rhodes, les chevaliers
y tinrent pendant plus de deux cents ans les Turcs en échec,