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.1, TERRAS ET 0 e . 283 elle avait la vigilance d'Argus et les dents de Cerbère; en un mot c'e'tait un adversaire digne de l'habile marquise. Mma Ter- ras tenait ferme pour le fils laborieux du boulanger, et sans compter le mérite réel de Philippe Charvet, il suffisait d'un tel appui pour donner quelques^ chances à la boulangerie contre le marquisat. Les Chalendrèse, il est vrai, outre les saintes influences indiquées ci-dessus,avaient pour les aider à assiéger la place, je n'oserais dire cyniquement la caisse, tout un bataillon recruté parmi les leurs et qui donnait avec ensemble dans les salons Terras. C'est merveille de voir la bonne assistance que l'on se prête entre gens de principes et de naissance, quand il s'agit de conquérir la toison d'or pour l'un des leurs court tondu par la bise. Esprit de corps ou de caste qui devrait bien servir d'exemple a messieurs les bourgeois, plus âpres a s'entretirer de la laine qu'à se fourrer les uns les autres Pendant que l'oncle, dorloté, cajolé, voit déjà sa nièce marquise, sans oser secouer encore les salutaires terreurs de l'opposition conjugale; pendant que la tante repousse des assauts personnels plus savants et mieux conduits, la jeune Nélida semble déjà conquise, moralement du moins. Le marquis ne lui déplaît point, tant s'en faut ; mais, i! faut le dire à sa louange, c'est la personne et non le titre du jeune Chalendrèse qui l'a séduite. Au reste, Nélida se monte aisément la tète. Parler de l'amour si platement vous offense; attendez! en était-ce d'abord? Gaston de Chalendrèse était bien élevé et beau garçon. S'il cherchait à plaire, je vous le demande. Or, avec ce luxe