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RECHERCHES SUR JEAN GROLIER. 47
thèque que de Thou compare a celle de Pollion a Rome, et
qui tut, pendant la vie de celui qui l'avait formée, le rendez-
vous des savants français et étrangers. Le 22 octobre 1565,
le trésorier de France mourut, et une grande partie de cette
riche collection (ut vendue ou dissipée, bien avant la vente
finale qui la dissémina sans retour en 1676. Ses neveux ou
ses gendres firent vendre certainement la majeure partie de
ces richesses : la collection de médailles et d'antiquités que
Grolier avait rassemblée fut dirigée sur l'Italie pour y être
vendue. A l'honneur de Charles IX, ce précieux trésor fut
arrêté a Marseille par ses ordres et racheté de ses propres
deniers, ne tanto thesauro Gallia dcfraudaretur, dit le docte
président de Thou auquel on doit ce souvenir. Le roi fit
déposer cette collection en ses cabinets, à Fontainebleau;
mais, trente ans plus tard, les ligueurs mirent le palais Ã
sac, et les médailles de Grolier disparurent sous leurs mains
rapaces et brutales. Quant à la bibliothèque, la majeure
partie, 3,000 volumes environ , échut par héritage ou par
achat, on ne sait, au garde des sceaux Méry de Tic, tout a
fait digne de conserver précieusement les trésors de Gro-
lier. Pendant cent dix ans, ils se transmirent intacts dans
cette famille, et dans son hôtel. L'hôtel de Vie avait été
autrefois bâti et habité par' le savant ami de Grolier, Guil-
laume Budé. On sait que cet illustre helléniste a été un des
plus zélés promoteurs de l'établissement du Collège de
France sous François Ier, mais, ce que l'on sait moins, c'est
que les bâtiments de ce collège, construits en 1540 sur
l'emplacement de l'hôtel de Nesle, le furent sous la direction
et par les soins du trésorier Jean Grolier. {Recherches,
p. 15.)
En 1676, par suite d'une licitation intervenue entre les
enfants de Dominique de Vie, leur riche bibliothèque de
famille fut vendue à l'encan et les livres de Grolier dispersés.