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                        ORIGINES DE LUGDUNUM.                          407
eu là, avant l'époque romaine, un grand et un petit nant. On
aperçoit sur les cartes une foule de cantons, et même de rivières
qui admettent cette division. Je note en passant qu'un ancien
terrier des Bombes donne la variante Morgnant (1), d'où sorti-
rait toujours l'interprétation « grand nant », de maivr ou mor,
magnus.

    — Pil, phil. Deux buttes factices, Féole appartenant au groupe
 de l'Abergement , Filioly à celui de Villars. Dans ma Lettre à
M. Mulsant (2), j'ai présenté cette origine :
   « Identique au sanscrit balh, être grand, élevé, excédant la
dimension ordinaire; au sémitique phil ou pil, toute chose éle-
vée, un éléphant, par exemple ; au caucasien pil, montagne, cime,
éléphant (3), notre expression pil apporte avec elle le sens de
« surpassant en grandeur ou hauteur » , ce que démontrent sura-
bondamment ses congénères.
   « Chez les Grecs :
   iléXa, yé>«, macédon., roche éminente.
   Ilïlwp, excessif, prodigieux, énorme, d'où le Mlapov, le Pélore,
l'un des trois grands caps de la Sicile, l'Axpx» nÙMpiâoi. « extré-
mité prodigieuse de Strabon (4).
   « Pélion, celte montagne fameuse qui, chargée du poids de
l'Ossa, son voisin, servit d'escalier aux géants ligués contre les
dieux.
   « Pallène, la plus occidentale des extrémités péninsulaires de
la haute Chersonèse Chalcidique.


 (1) V. entre autres la carte annexée aux Considérât, sur la Vombes de
M. Valentin-Smith.
 (2) Rev. du Lyonnais,msrs 1867, p. 204.
 (3) Andi : bil, pil. mont, éléphant; Ostiak: pel, pelle, cime, —Ossète :
pil, éléphant. (Klaprolh, Voyage au mont Caucase, t. II, pp. 301, 316,
381.)
    (4) Le Pélore rappelle le Détour, chaîne de l'Hin'dou-Kouch. Le suffixe
or, our répond au cymr. awr.