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304                     BIBLIOGRAPHIE,

 « maturée, el en môme temps à pleurer d'envie, de désir,
 « de tristesse.
   Un moment plus lard il rencontre quelques petits enfants.
M. Georg Temple, et ce n'est pas une de ses moins délicates
facultés, excelle à les peindre : •
   « Le plus petit avait grande envie de s'emparer de ma
« canne, que je lui donnai, mais en le prenant lui-môme
« sur mes genoux. Le plus grand des enfants était une fille;
 « elle regardait avec un œil ardent une petite cravate rouge
 « que j'avais au cou. Les autres, plus prudents ou moins
« curieux, se tenaient un peu en arrière, et m'observaient
« sans bouger, sinon pour se regarder de temps en temps
 « les uns les autres, et se faire part en silence de leur
 « élonnement. »
   Il lie avec ses petits amis une rapide connaissance et se
retrouve plus seul en les voyant s'e'loigner :
    « Voilà* de bons petits enfants, que je ne reverrai jamais
« plus, me dis-je, car ce n'est pas mu patrie, le pays où les
« femmes tournent la tête et où les enfants s'assemblent
« autour de moi, comme autour de l'étranger. Et je revins
« à l'auberge, où je mis mon bouquet dans l'eau fraîche ;
« car je commençais à prendre en pitié jusqu'à ces fleurs
« qui, elles aussi souffraient, puisque je les avais enlevées à
« la montagne, leur patrie. »
   Ne craignez rien pourtant, M. Georg Temple n'exagérera
point cette note sentimentale que nos pères nous ont pro-
diguée jusqu'au plus incurable ennui ; aujourd'hui d'ailleurs
l'abus ne se jette plus vers cette pente, les heures de poésie
rêveuse deviennent de plus en plus rares dans la grande usine
contemporaine; notre touriste a entendu comme un autre le
grincement des machines ; i! a beau jouer au désœuvré, au
spectateur inutile, nous voyons bien que pour le moment il
est en vacances, que d'ordinaire il doit être fort occupé et