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314 BIBLIOGRAPHIE. au neuvième siècle. Le rédacteur nous apprend, en effet, qu'un nom- mé Audin, corévèque ou mieux chorévêque, mort un 13 avril, donna au chapitre de Lyon l'église de Verrières ( qu'il possédait encore au moment de la Révolution) et les vignes de la Terre-Rouge et de la Croix à Montbrison, plus un moulin (sur le Vizezi, sans doute). Cet Audin nous rappelle le patron de Montbrison, dont le nom a, quelque conformité avec celui-ci (Aubrin), et qui était probablement aussi simple chorévêque, autrement dit évêque rural, comme il y en avait alors et non évêque réel comme le veut De la Mure, qui le place sur le siège archiépiscopal entre saint Etienne et Viventiole, en dépit de l'opposition de tous les historiens. (Voy. son Histoire du diocèse de Lyon, pi, 62 et suiv.) La date d'année (880) que M. Guigue assigne à la mort d'Audin dans sa table chronologique est contestable, comme il le reconnaît lai- même par un signe de doute; mais en tout cas elle est certainement du milieu de la seconde moitié du neuvième siècle, car il était choré- vêque de saint Rémi, mort lui-même le 28 octobre 875. (Voy. De la Mure, Histoire du Diocèse p. 128.) Quoi qu'il en soit, on voit que Montbrison est plus ancien qu'on ne ne le croyait et la légende qui fait naître saint Aubrin dans une maison de la Grand'-Rue de cette ville, au sixième siècle, acquiert par ce fait une grande probabilité. C'est ici le lieu de parler de la table chronologique dont il vient d'être question. Cette table est un résumé très-bien conçu des prin- cipaux faits consignés dans l'Obituaire. Ces faits sont ici rangés dans l'ordre réel ou probable des années. Ce travail a dû coûter une peine infinie à l'éditeur ; car, comme je l'ai dit, l'Obituaire enregistre fort peu de millésimes, cela ne rentrait pas dans le cadre de ces sortes de livres. Il a fallu faire des recherches immenses pour rétablir, ne fût- ce qu'approximativement, l'ordre chronologique à l'aide d'une foule de synchronismes plus ou moins compliqués , et dont les nombreuses notes qui accompagnent le texte donnent une idée. Si on joint à cela plus de cinquante chartes inédites destinées à éclaircir ce même texte, une introduction, des tables de noms de per- sonnes et de lieux très-complètes, on reconnaîtra qu'on a là une œuvre vraiment bénédictine. Pour moi, j'avoue que j'ai été émerveillé des renseignements que renferme ce livre. Sans cloute, ce n'est pas un corps d'histoire du Lyonnais tout rédigé, mais c'est un document indispen- sable pour l'écrire, et on a lieu d'être surpris que le P. Menestrier, qui a publié tant de-documents dans son Histoire consulaire de la ville de Lyon, n'ait pas songé à publier celui-là . Mais la chose lui a paru peut-être trop difficile. M. Guigue a dû combiner plusieurs manuscrits pour nous donner le texte que nous avons aujourd'hui. Au reste, félicitons-nous qu'aucun des historiens lyonnais n'ait publié ce document, car aucun n'aurait pu le faire avec tant de soin et de compétence que M. Guigue. Ils se seraient contentés d'un de ces textes illisibles qu'ils nous ont donnés, sans l'accompagner d'aucun éclair- cissement, et nous auraient par là privés d'un monument capital pour l'histoire de nos provinces. Auguste BERNARD.