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42              RECHERCHES SUR JEAN GROLIER.

fait ses études dans les écoles lyonnaises, déjà très-floris-
santes a la fin du XVe siècle, soit qu'il les eût complétées a
Paris. Il puisa dans la familiarité des classiques le goût
dominant des lettres, qu'il conserva toute sa vie, et celui de
l'archéologie et de la numismatique, sciences alors naissantes
et cultivées seulement par quelques intelligences d'élite.
    Le trésorier de Milan, comme on l'appela longtemps, et
même après qu'il eut échangé les finances du duché contre
celles de l'Ile-de-France, était donc des mieux préparés au
commerce des savants et des lettrés italiens. Ceux-ci admi-
raient en lui la réunion des plus rares qualités de l'esprit,
 et éprouvèrent plus d'une fois les généreuses qualités de
 son cœur, « Pendant cinquante ans , dit l'abbé Pemetti,
Grolier fut regardé comme le Mécène universel. » Aussi ne
 s'étonne-t-on plus de ce concert d'éloges dont il fut l'objet,
 de ces dithyrambes enthousiastes composés en son honneur,
 de ces dédicaces si nombreuses, qu'Erasme a pu dire dans
 une de ses lettres, que le nom de Grolier se trouvait à la
 tête de tous les livres qu'on imprimait de son temps. Nom-
 breux sont les poètes qui ont célébré sa munificence et ses
 vertus : un musicien, Franchino Gafori, lui dédia, comme
 à un amateur expert en son art,« eminens Musarum ciillor,-»
 un important traité sur l'harmonie. Parmi ces pièces plus
 ou moins dignes de sortir de l'oubli, que M. Le Roux de
 Liney a analysées, nous signalerons ce passage tiré des
 Folanlillœ, d'Hilaire Courtois, poète parisien : « Mille lan-
 gues chantent tes louanges, Grolier, car tu es resté un
 honnête homme. En toi le pauvre trouve toujours son appui,
 soit qu'il se livre a la science , soit qu'il cultive les lettres;
 ainsi donc, toi, le premier des trésoriers, puisses-tu vivre
 longtemps, cher aux vivants et agréable au vrai Dieu. »
   Qui ne connaît la célèbre inscription : Io.Grolierii et ami-
 corum? Cette devise hospitalière, imitée de Maioli par Gro-