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202                 DO CULTE DE SAINT JEAN.

et s'y baignaient. Suivant une superstition fort répandue que
cite M. Breuil, le premier seau d'eau tiré d'un puits lorsque
minuit sonne, dans la nuit de la Saint-Jean, a la vertu de
guérir la fièvre. C'est ainsi qu'en Allemagne, l'eau recueillie
pendant que les douze coups de minuit sonnent dans la nuit de
Noël est réputée sainte et a la vertu de guérir les douleurs om-
bilicales.
   Dans la description faite par M. Poney, de la cérémonie du feu
de la Saint-Jean à Toulon, on remarqué le passage suivant :
« Lorsque le feu a projeté ses dernières lueurs sur la rade , à
bord de tous les navires, dans toutes les rues, par toutes les fe-
nêtres, jaillissent des cascades multipliées sur la tête des prome-
neurs. Après la fête du feu, vient la fête de l'eau. Le maire lui-
même, en retournant à l'Hôtel-de-Ville, n'est jamais complète-
ment exempt d'immersion. Les jeunes filles armées de carafes et
de gargoulettes africaines, se poursuivent pour s'arroser comme
de belles fleurs... » À Marseille, suivant M. Millin, on s'inonde
réciproquement d'eau de senteur que l'on verse des fenêtres ; le
plus grossier badinage est de couvrir d'eau pure les passants.
Ce divertissement, qui semble propre aux villes du Midi, se
rencontre en Pologne le 24 juin dans une forme identique.
M. Breuil se croit fondé à conclure de ia généralité de cet usage
dans des lieux si différents, que les aspersions sont un reste
d'ancienne» lustiations païennes. En Bretagne, la veille de la
Saint-Jean, l'eau a aussi sa fête particulière, mais une fête reli-
gieuse et tout à fait imposante. Dans les paroisses situées le
long des côtes, le curé va processionnellement bénir la mer; sur-
chaque point de la côte s'avancent des processions. Un paysan
ouvre la marche, tenant de chaque main une cloche qu'il fait
tinter ; puis, deux autres paysans portent, l'un le fallot sacré ,
l'autre la croix d'argent ; enfin viennent les prêtres revêtus du
surplis et de l'étole et suivis d'une foule innombrable. Tout le
rivage est rempli de nacelles, et chacun monte à bord des bar-
ques de pêcheurs dont les mâts sont pavoises de fleurs et de dra-
peaux— Allons ! découvrez-vous, vous que la erainte des flots
a retenus sur la grève. Découvrez-vous, car la cérémonie com-