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276 J, TERRAS ET Cc. lui, malgré les caresses de la forme, Dieu sait les gorges chaudes, quand il avait le dos tourné.., bah ! l'honneur du ruban était sauf, en ce cas. Ne pouvant prendre d'assaut le blason de ce monde au- quel il voulait se mêler, M. Terras voulut, au moins, en prendre les idées, en suivre les pratiques. C'était une manière de se tenir sur le seuil, quitte a pousser au bon moment son héritière dans la place, dont l'accès n'était pas fait pour lui. Sitôt décoré, le bon Jérôme devint donc un homme bien pensant, trop rapidement peut-être, mais a-t-on, a cet âge, le temps de ménager les transitions? Il devint religieux, pour ne pas dire dévot, et fabricien a outrance. Fort avant dans la confrérie, prodigue de bonnes œuvres, faisant la pluie et le beau temps dans sa paroisse , en excellente odeur à l'ar- chevêché, il mit le comble a ses mérites en traitant fré- quemment et finement le clergé. Encore un bon trait d'union entre la bourgeoisie et la noblesse : M. Terras savait ce qu'il faisait; d'abord, il devait bien cela au bon Dieu qu'il avait jusqu'alors un peu négligé, ensuite la crainte du Seigneur est le commencement de la... noblesse. Aussi tenait-on en bon lieu fort honnête langage de ce grand fabricien : —• Ce brave M. Terres, un bien digne homme!... —Un homme de bien, madame la marquise, et des principes!... — Il mériterait d'être des nôtres, mon cher Monsieur — Il en est par les sentiments, madame la mar- quise... — Et vous dites donc que sa nièce... —A cinq cent mille francs de dot, madame la marquise... Vous voyez bien. Telle est la crise accoutumée qui vous prend la plupart de ces marchands heureux. Cette affection a deux caractères parallèles ou plutôt solidaires : la dévotion et l'amour de la noblesse. Passe pour la dévotion : quand on a mesuré de l'étoffe pendant trente ans, il vous vient parfois, sur le tard,