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252 MÉDAILLE LYONNAISE. D'après mon calcul, le jour que Charles VIII reçut la fa- meuse médaille à Lyon, se trouvait pour lui le premier de l'an 1494, et pour les Lyonnais le quatre-vingt-huitième de l'an 1493. Si les Lyonnais (je ne le.crois pas) eussent commencé l'année à Pâques, l'écart aurait été d'un an, ce qui ne serait pas impossible., Mais Rubys, lyonnais, a écrit que les préparatifs pour la réception du roi furent commencés à Lyon le 20 février 1493. Il est bien évident que si l'année lyonnaise avait eu Pâques pour point de départ, Rubys aurait écrit : « Le 20 février 1492, on se mit en mesure de rece- voir le roi. » Ainsi, je me crois autorisé a dire, sous toute réserve, que le comput lyonnais date son année du 25 décembre, et le comput royal du 25 mars antérieur, sans égard a la fête de Pâques. Par ce moyen j'établis la concordance de toutes les rela- tions connues du voyage de Charles YI1I en Italie. Jusqu'ici la question paraît être d'un intérêt presque local ; mais on peut en tirer des conséquences d'un ordre supérieur. Il importe peu que la Chancellerie de Charles VIII ait antidaté de neuf mois par rapport aux usages de la France méridionale ; i! ne s'agit point de donner la préférence à l'un ou à l'autre comput, mais de les ramener l'un et l'autre à notre manière de compter moderne pour l'histoire didac- tique. La différence à réduire est énorme pour le comput de l'An- nonciation; elle n'est que de sept jours pour îe comput de Noël. Cette transposition de dates a des difficultés, et dans la plupart de nos histoires de France il se trouve des rec- tifications a faire. P. MARTIN-REY.