page suivante »
CHRONIQUE LOCALE. — Le Choléra et le Congrès ont, ces jours derniers, fort occupé les esprits. Ce sont des voisins peu commodes, et une éclaboussure est si vite reçue qu'on regardait avec une anxiété qui n'était point jouée les deux points noirs de l'horizon : Genève et Chambéry. Quand la Revue aura paru, nous espérons que le danger sera passé et que Genève ne suspendra ses admirables travaux d'horlogerie que pour se mirer dans son lac bleu, tandis que Chambéry, fermant ses hôpitaux, reprendra la fabrication de ces tissus aériens, dont les métiers ne devraient s'arrêter que pour cause de promenade joyeuse au Bout du monde, ou vers le lac du Bourget. L'histoire ne s'occupera point des Lyonnais qui se sont rendus dans la première de ces villes, mais elle doit enregistrer les noms des courageux Internes qui sont allés porter secours aux malades du faubourg de Mâché. Ce sont : MM. Gantillon, Grand-Clément et Jannin. Si, au lieu de disparaître, le fléau grandissait, bien d'autres hommes dévoués iraient les rejoindre, car le courage et le dévouement ne sont pas plus rares dans notre Ecole de médecine que l'intelligence et le savoir. — Mgt Callot, le nouvel évêque d'Oran, sera sacré le 22 courant dans notre vieille cathédrale habituée à voir d'illustres pasteurs et à enregistrer d'augustes souvenirs. — Le fondateur de la Revue de Toulouse, M. Lacointa, vient de mourir. Après avoir mené pendant treize ans la vie de directeur de Revue en province il a succombé plutôt à la maladie qu'à la vieillesse, plutôt à la fatigue morale qu'à la souffrance du corps. Il se plaignait qu'après avoir créé un organe estimé on ne lui donnât pas tout l'appui dont il avait besoin. Ses successeurs ont déclaré : « que la vie in- tellectuelle n'est pas tellement exubérante en province, et particuliè- rement à Toulouse, que l'on puisse en supprimer de gaieté de cœur la plus modeste manifestation » et ils ont annoncé que l'œuvre de M. Lacointa ne succomberait pas avec son fondateur. Nous félicitons Toulouse d'avoir compris qu'elle lie pouvait être privée d'une Revue littéraire; la Revue du Lyonnais se félicite d'avoir conservé une sœur. Ce n'est pas Lyon qui se plaindra d'atonie, la vie déborde chez lui Yoici un poème didactique en quinze chants, Y Exposition universelle,