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BIBLIOGRAPHIE. 229 de tout accessoire inutile, s'enchaînent sans effort et viennent se ranger comme d'eux-mêmes sous les yeux du lecteur. Cette simplicité d'exposition suppose chez l'historien une connaissance approfondie des matières qu'il traite, et dès lors, de difficiles et patientes recherches.Sachons-lui gré d'avoir évité un écueil assez ordinaire dans les ouvrages de ce genre, en ne faisant nul éta- lage d'érudition. C'est par là que son livre est rendu accessible à tous et pourra devenir populaire. Quant au style, il est simple, vif parfois, clair toujours, exempt de prétentions, ennemi du néologisme et des audaces réalistes. On sent à travers ces pages courir un souffle de vie. Ce n'est point un annaliste, ce n'est point un érudit, ce n'est point un écrivain qui tient la plume, c'est un enfant désireux de recueillir des titres de fa- mille où il trouve tout à la fois la justification de sa tendresse fi- liale et un nouveau motif de demeurer fidèle aux devoirs d'une noblesse qui oblige. Grande et sainte noblesse en effet que celle qui remonte à des ancêtres aussi illustres que les nôtres ! Les Grands Souvenirs ont donc les qualités solides et aimables qui font les bons livres. Mais c'est là précisément ce qui nous donne le droit de nous montrer exigeant à l'égard de l'auteur. Puisque son livre est destiné à vivre aussi longtemps que la mé- moire des événements qu'il raconte, nous demandons qu'il y mette la main une fois encore pour le débarrasser des taches lé- gères échappées à un premier travail de révision. C'est dans cette pensée que nous soumettons à M. Meynisles remarques suivantes. L'ouvrage est divisé en neuf époques. Nous n'avons pas tou- jours bien saisi la raison de cette division ; à dire vrai, elle nous a paru arbitraire et même inexacte sur quelques points. Ainsi, l'auteur a fait de la Révolution et de la Terreur deux époques distinctes. Ni les proportions chronologiques, ni la nature des faits ne réclamaient cette distinction. Sur les neuf époques,dont l'ensemble comprend une succession de dix-sept cents ans, peut- on en consacrer deux à des événements qui n'occupent pas l'es- pace d'un demi-siècle? D'un autre côté, la Terreur n'étant qu'une des phases de la Révolution, il n'y a pas lieu d'en faire une pé- riode à part. Même observation sur la huitième époque (rétablis-