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208                   ALEXIS DE IUSSIEU.

   La ferme élévation des pensées y répond à la généreuse
ardeur des élans. On y respire je ne sais quoi de grandiose
et de suave, de mélancolique et de consolant qui donne
l'essor aux élans de l'âme et verse un baume sur ses bles-
sures. On comprend que l'auteur a vu de mauvais jours ; on
y ressent comme un tressaillement intime et profond qui, a
travers les horizons de la sérénité chrétienne, laisse aper-
cevoir encore les traces de la tempête. Cet ouvrage lui a
yalu le suffrage du P. Gratry, la haute approbation du P.
Lacordaire et les félicitations de plusieurs éminents prélats
qui l'ont loué, a Penvi, dans les termes les plus flatteurs. De
grands maîtres n'ont pas hésité à voir dans ce petit volume
un vrai trésor caché qui, malgré sa forme modeste, rap-
 pelle la hauteur des Pensées de Pascal.
    C'est qu'en effet il répond dignement a son titre, comme
 sou titre répond aux préoccupations du temps. L'alliance
 de la religion et de la philosophie est le premier besoin du
 présent, la plus ferme garantie de l'avenir. Aussi les pa-
 triarches de la science, les plus glorieux vétérans de notre
 armée, les plus illustres consulaires de la politique et des
 lettres, l'élite de cette brillante jeunesse qui monte en ce
 momentsur la scène du monde, tous se groupent autour de
 ce drapeau tutelaire qui unit les principes des siècles avec
 les progrès du siècle. Et tous le déploient, le front haut,
 avec cette calme et inébranlable énergie qui semble desti-
née a remplacer le siècle humain par le respect de Dieu.
 Tous cimentent par leurs efforts cette admirable alliance de
 la science et de la foi, qui paraît communiquer à toutes
 deux une puissance nouvelle. La science prête à la foi ses
 merveilles électriques pour la propager aux extrémités du
 monde ; la foi prête ses ailes à la science pour l'élever
 jusqu'aux eieux.
   Jussieu ne s'était pas contenté de s'associer a cet élan