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                    DU CULTE DE SAINT JEAN.                    179

temps, on le sait, le baptême s'administra par immersion. Dès
l'origine, la cérémonie pouvait s'accomplir dans les eaux de la
mer, d'un fleuve, d'un lac, d'une fontaine, même dans celle d'un
bain, sous le toit d'une maison particulière ; mais plus tard,
l'autorité ecclésiastique lit construire des édifices spécialement
destinés au baptême , et l'immersion eut lieu dans un vaste ré-
servoir appelé Natatorium , recevant les eaux par un conduit.
Ces baptistères, pour l'emplacement desquels on choisissait gé-
néralement le voisinage des rivières ou des fontaines, étaient
consacrés à saint Jean-Baptiste, circonstance qui leur valut le
nom de : Ecclesiœ S. Joannis in fonte. Ce fut dans un baptis-
tère ainsi désigné que saint Augustin reçut le baptême à Milan.
   M. Breuil fait observer avec raison que la création des baptis-
tères contribua puissamment, sans doute, à la multiplication
des églises qui ont porté et qui portent encore le nom de Saint-
Jean-Baptiste, une grande partie de ces baptistères ayant été
transformés en églises, à l'époque où l'immersion étant deve-
nue bors d'usage, on n'avait plus besoin d'édifices affectés ex-
clusivement à la cérémonie du baptême.
   Les Grecs célébraient cinq fêtes de saint Jean : la Concep-
tion de sainte Elisabeth, la Nativité de saint J e a n , la Synaxe
du Précurseur, sa décollation, la commémoration de l'invention
de son chef. La Synaxe, fête particulière des Grecs, sanctifiait
et perpétuait le souvenir de ces grandes assemblées dans les-
quelles le Précurseur prêchait aux hommes la vertu et la péni-
tence.
   Les Eglises grecque et latine célébraient toutes deux l'inven-
tion du chef de saint Jean ; mais la fête de la Nativité du P r é -
curseur était la plus considérable et la plus ancienne de toutes.
   Le Précurseur est le seul saint dont la naissance soit célé-
brée. « C'est avec raison, dit saint Bernard, que l'Eglise, qui
n'attache point de prix à la naissance des autres saints, mais à
leur mort, glorifie, par exception, la naissance de celui qu'avait
 annoncé l'ange en disant: Multi in nativitate ejus gaudebunt.
Les prophètes, les patriarches, s'écrie saint Augustin, sont nés
pour prophétiser dans la suite ; mais la naissance même de Jean