Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
138                      MOSAÃQUES.

même de la ville étaient des avantages dont ne jouissaient
pas au même degré les demeures placées entre la rue que
le lecteur parcourt et la grande voie qu'Agrippa, en la
première année de l'ère chrétienne, avait fait ouvrir de
Lyon aux embouchures du fleuve.
   Tout cela, excepté l'Aiguille encore debout, a été depuis
des siècles égalé au sol et en grande partie détruit j u s -
qu'aux fondements. Cependantilestpresqueimmanquable,
chaque fois que des fouilles sont faites dans ce quartier,
que quelques vestiges propres à nous donner une haute
idée de sa richesse à cette époque lointaine, n'apparais-
sent à la lumière. Sans parler d'autres découvertes plus
anciennes ou plus récentes, chacun se rappelle ou connaît
de renom par l'émotion qu'elle a produite, celle faite il y
a vingt-cinq ans, au lieu appelé les Gargates, de deux
mosaïques honorées alors de la visite du Congrès scienti-
fique de France, acquises depuis par la ville de Lyon et
dont l'une, véritablement admirable, représente dans son
tableau central, suivant l'explication de M.Comarmond,
l'ivresse de Bacchus. Parmi les quarante-quatre autres
médaillons dont elle se compose, on estime particulière-
ment comme un chef-d'Å“uvre de dessin et de coloris,
une espèce de Silène portant suspendues aux extrémités
d'un bâton placé sur son épaule, deux cystes pleines de
vendange et l'on admire pour sa grâce exquise un tableau
carré à fond noir, où se voit un jeune chien griffon qui
aboie en folâtrant après des colombes voltigeant autour
de lui. Bientôt après on extrayait au même endroit,
d'un puits romain, avec des tronçons de colonnes , les
morceaux d'une statue en marbre d'un Apollon lauré
et pharétré de grandeur demi-nature, statue brisée en
un grand nombre de fragments, mais dont les princi-
paux , la tête , le buste , les bras : l'un extrayant une