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PEINTURES MURALES. 431 Le Saint-Esprit plane au-dessus du CHRIST, vers lequel convergent tous les autres personnages. L'attitude de la Victime n'a rien de forcé, la couleur est pâle sans ce je ue sais quoi de trop livide qui exagère l'impression de la mort. JÉSUS vient d'expirer, le sacrifice est accompli... Sa tête, inclinée sous le poids de la souf- france, rappelle heureusement le CHRIST du couvent de Saint-Marc de FraAngelico. Cette représentation du trépas n'offre rien de trop déformé ni de trop réel. Nous ne sommes pas de cette école personnifiée dans les Ribeira et les Caravage, qui, pour émouvoir plus fortement, envisa- gent leurs sujets par le côté violent et affreux. Dans le CHRIST, malgré les épouvantables tortures de la Passion, il faut respecter le type divin, et, tout en peignant l'homme de douleurs, ne pas exclure l'Homme-Dieu ; la divinité ne demeure-t-elle pas unie à son corps, quoique privé de vie ? Et la spontanéité aussi bien que la soif du sacrifice qui distinguent l'immolation de cet adorable patient ne devaient-elles pas laisser jusqu'après la mort une paix céleste et un calme surhumain dans ses traits ? La figure du CHRIST est d'une belle proportion, surtout du milieu de l'église, où elle a sa véritable importance ; tout autour sont des têtes d'anges ailées, rangées sur une large bande ovoïde comme dans l'Ascension du Pérugin. La VIERGE est remarquable de mouvement et d'action. S'il y avait là une mère ordinaire, on s'étonnerait de ne pas la voir plongée plus profondément dans la tristesse, mais le peintre veut nous rappeler que Marie s'est élevée au-dessus de sa douleur; il s'inspire à l'idée des saints Docteurs et des Pères qui l'associent, en quelque manière, à la Rédemption de son Fils ; voilà pourquoi elle lève ses bras vers la Croix, comme si elle demandait à partager son sacrifice. Les personnages environnants concourent heureusement, "par la disposition des poses et des draperies comme par l'art avec lequel ils sont groupés, à traduire la pensée de