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                   DES COMTES DE LYON, ETC.                       89

brison. Comme vous je pense que ce « comte intelligent, savant
et fort instruit dans les antiquités du Forez », devait bien savoir
quelles étaient les armoiries de ses prédécesseurs moins de deux
siècles avant lui. Vous allez voir en effet qu'il eut dans les mains
des actes authentiques et scellés du sceau des comtes remon-
tant à cette époque.
   J'admets encore avec vous qu'en changeant les couleurs de
l'écu qu'elle tenait de la maison d'Albon, c'est-à-dire en prenant
de gueules au dauphin d'or, au lieu de l'écu d'or au dauphin
d'azur, la seconde race des comtes de Forez a voulu allier les ar-
moiries de ce pays avec les siennes.
   Mais je suis avec de La Mure contre vous lorsque vous déniez
à Guy Ier l'honneur d'avoir introduit le dauphin dans les armes du
Forez. Je sais qu'on a contesté l'antiquité de cet emblème dans
la maison d'Albon elle-même. On ne le fait remonter qu'à Guy IV,
surnommé pour cela le Dauphin, et qui mourut vers 1142. Mais
peu m'importe cette contestation. Je ne vois pas pourquoi la mai-
son d'Albon n'aurait pas eu d'armoiries au commencement du
XIIe siècle lorsqu'un cadet de cette famille devint, comte de Fo-
rez; et je ne vois pas davantage quelles armoiries aurait eues la
nouvelle race des comtes de Forez jusqu'au milieu du XIIIe siècle,
époque à laquelle seulement vous paraissez faire remonter l'in-
troduction du dauphin dans ce pays (p. 22). Je ne crois pas qu'on
puisse contester à Guy III, par exemple, mort en 1202, au retour
d'une croisade, l'honneur d'avoir eu une bannière. Or, quelle
était cette bannière ?
   Au reste, je vais produire un document qui lèvera tous les
doutes, j'espère, et qui pourrait bien par ricochet renverser les
objections des critiques à l'égard du dauphin des d'Albon. Mais
avant, je vous demande la permission d'entrer dans quelques
détails qui sont nécessaires et qui ne vous paraîtront peut-être
pas sans intérêt. Les préambules et les accessoires ne sont pas
sans importance dans cette affaire, comme vous allez voir.
   A une époque qu'il est difficile de préciser, mais que M. Huil-
lard-Bréholles croit pouvoir (avec raison, suivant moi) fixer aux
environs de 1298, le comte de Forez fit rédiger un mémoire ayant