page suivante »
POÉSIE. LA FLEUR DE P O U R P R E A M. JOSÉPHIN SOULARY. On fauchait les blés mûrs sous le soleil torride Et les coquelicots rayonnaient au milieu ; C'est la fleur des moissons ; —il est rare que Dieu La sème au marécage ou dans la lan'de aride. Le soir, les gerbes d'or faisaient crier l'essieu; Voilà qu'un moissonneur, travailleur intrépide, Cueille la rouge étoile et d'un bouquet splendide Orne son sein brûlé par l'atmosphère en feu. L'orgueil de la victoire à son visage éclate, Son sang coule plus vite — et la fleur écarlate Semble un jaillissement de la pure liqueur. Ce triomphe est le tien, moissonneur de pensées; Pendant que j'admirais tes gerbes amassées, La belle fleur de pourpre a fleuri sur ton cœur. T. DOUCET. Lyon, l'f novembre 1864. 31