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                     LES CHIENS SÉGUSUVES.                   441

  dumna. — « Et ces hommes de Gaule, qui ont donné leur
 nom aux chiens ségusiens, me paraissent être les Se'gusiens
 alpins de Ptolomée, habitants de Suze et de Briançon, plu-
 tôt que les Ségusiens dont les villes sont Lyon, Feurs et
 Roanne. »
    Les raisons d'Adrien de Valois touchent me'diocrement Le
 Verrier de la Conterie : « Elles ne prouvent, dit-il, rien autre
 chose sinon que ces chiens viennent également de ces deux
 parties des pays ségusiens. »
    Ce dernier argument est faible. S'il s'agissait d'une race
 d'animaux particulière, domestiquée par une race distincte
 d'hommes, comme le chameau par les nations sémitiques ,
 on pourrait bien rechercher l'origine des chiens ségusiaves
 dans le Briançonnais et dans l'ancien marquisat de Suze, en
même temps qu'à Lyon ou à Feurs ; car la fraternité des Sé-
gusiaves, alpins, cisalpins et transalpins est établie au moins
aussi sérieusement que celle des Insubres de la Lyonnaise
et dBS Insubres du Milanais. Mais il est ici question d'une es-
pèce animale métisse et non d'une race, d'une espèce que
l'on produit à volonté, mais qui ne se reproduit pas en elle-
même. Elle a dû sa naissance a des rapports fortuits de voi-
sinage, à des circonstances locales, elle a disparu quand elle
a cessé d'être utile. Son absence actuelle ne prouve rien;
car elle est, de même que sa présence dans l'antiquité, un
fait accidentel et non organique.
   Rien de plus formel a cet égard que le témoignage d'Ar-
rien {De Fenatione, cap. 3. ) : Hos canes vocari segusios, à
gente gallicâ cujus in jînibus nali sunt et in pretio esse cœpe-
runt. — « Ces chiens ont pris le nom de ségusiens de la na-
tion gauloise, dans les confins de laquelle ils sont nés, et où
ils ont commencé à être appréciés. »
   Le texte latin offre un sens net et digne de remarque ; il
ne prétend point indiquer la patrie d'une race canine, mais