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 388                      HISTOIRE.

  aurait manqué son but si elle avait accouplé sans raison
  des populations antipathiques ou du moins complètement
  dissemblables. C'eût été énerver sans profit la nation.
  Dans ce grand tout, qu'on appelle la France, il y a des
 groupes naturels qu'il eût été pernicieux de disloquer,
 surtout si on eût voulu ensuite en marier les diverses
 parties à d'autres d'un caractère disparate, car alors au
 lieu d'éteindre les rivalités on eût couru le danger de les
 perpétuer. En effet, rien ne développe les mauvais pen-
 chants comme un mariage mal assorti. Or, en proclamant'
 l'égalité humaine, la Constituante n'avait pas prétendu
 décréter l'uniformité, et elle prit soin, comme nous
 voyons, de grouper les populations suivant leurs affini-
 tés. Si elle se prononça quelquefois contre leurs vœux,
 c'est que ces vœux n'étaient pas unanimes, ou*que des
circonstances particulières s'opposaient à leur réalisation.
 Mais ces cas furent très-rares. Il arriva même quelque-
 fois qu'elle adopta le vœu d'une petite paroisse opposé
à celui de sa province. Ainsi elle restitua au départe-
ment de Lyonnais, Forez et Beaujolais la communauté de
Vivans, qui avait été cédée par celui-ci au département
du Maçonnais, et cela pour satisfaire au vœu de cette
communauté qui avait protesté contre sa séparation dès
le 2 février 1790. Au reste, nous parlerons ailleurs de
cette affaire qui n'était pas encore terminée en 1791.
    Une autre affaire particulière qui occupa fort l'Assem-
blée, ce fut la demande de la Guillotière, qui prétendait
faire partie du Dauphiné, contre toute raison. Ce fau-
bourg revint souvent à la charge, produisit à différentes
reprises une foule de titres pour prouver qu'il avait
fait partie jusque-là du Dauphiné, comme si ces ti-