Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
292                       HISTOIRE

    Toutefois cette réforme matérielle aurait pu se faire
attendre longtemps, si le besoin d'une réorganisation
politique ne s'était fait sentir plus vivement encore. Il
n'est pas nécessaire de parler ici des circonstances qui
amenèrent la Révolution : tout le monde les connaît.
Seulement il convient de dire qu'au début de cette grande
crise on s'aperçut qu'il était impossible d'obtenir une
représentation équitable de la nation sans une nouvelle
division du territoire, basée à la fois sur sa population,
son étendue et sa richesse.
    L'Assemblée Constituante chargea donc le comité de
constitution d'étudier la question, et de lui présenter un
projet : c'est ce que fit aussitôt celui-ci, et le 29 sep-
tembre 1789, Thourel son s apportent', lut à l'assemblée
le travail qu'il avait rédigé sur ce sujet.
    I! fit ressortir, dans ce long et important rapport, l'in-
cohérence des divisions territoriales de la France, et il
conclut à les rejeter toutes pour en adopter une nouvelle.
Le royaume, dit-il, est partagé en autant de divisions
différentes qu'il y a de diverses espèces de régimes ou
de pouvoirs : en diocèses sous le rapport ecclésiastique,
en gouvernements sous le rapport militaire, en généra-
lités sous le rapport administratif , en bailliages sous le
rapport judiciaire; aucune de ces divisions ne peut être
ni utilement ni convenablement appliquée à l'ordre re-
présentatif.
   En conséquence, il proposa de partager le royaume
en quatre-vingts déparlements, non compris Paris, qui
en devait former un à lui seul. Chaque déparlement se-
rait ensuite divisé en neuf communes, et chaque commune
divisée en neuf cantons. Dans ce plan, le canton, qui de-