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                             POÉSIE.

         D É D I C A C E A LA V I L L E D E LYON (1).




U n e m è r e eut deux fils qui l'aimaient tendrement,
M a i s qui se jalousaient d'instinct; m a l sans remède ! —
Du ciel, en ce conflit, comme elle implorait l'aide,
Son cœur fut inspiré d'en haut, voici comment :


« Qu'on m ' e m b r a s s e , dit-elle à ces m i g n o n s farouches,
V o u s , là, s u r cette joue, et v o u s sur l'autre, ici. »
Et tandis qu'à la fois ils l'embrassaient ainsi,
Sur s a bouche elle fit se rencontrer leurs bouches.


Lyon retient de m ê m e en ses b r a s m a t e r n e l s
D e u x j u m e a u x s'exécrant comme ennemis mortels ;
L'un se n o m m e Travail et l'autre Rêverie.


M a i s ce couple intraitable en moi s'est e m b r a s s é ,
Du jour qu'entre eux ton front grave et doux s'est glissé,
D e m a n d a n t le baiser d'amour, Cité chérie !

                                            J o s é p h i n SOULART.

   (1) Notre poète Soulary vient de publier un nouveau recueil do ses
vers en un volume pour lequel M. Louis Perrin a déployé tout le luxe
de sa typographie. La première pièce est une dédicace que nous repro-
duisons comme type charmant de cette poésie colorée et gracieuse.
Nous la faisons suivre d'un sonnet inédit, improvisé dans un dîner
d'amis et dû à la plume élégante d'un autre poète que Paris nous a
enlevé; mais qui est resté Lyonnais par ses œuvres, par ses souvenirs
et par ses affections.                                À. V.
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