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LITURGIE. 139 chants qui sont une deà consolations du pauvre parla science et la fortune. Dans le temple se résume toute la vie du chré- tien ; il n'a pas une joie, pas une douleur dont l'Eglise ne prenne sa part ; il n'est rien de solennel dans sa vie où l'Eglise ne soit prête à augmenter sa joie ou consoler sa douleur. Eh bien ! pour le peuple, c'est en mêlant sa voix aux chants liturgiques qu'il se joint plus intimement aux in- tentions du prêtre. La prière chantée par tous prend toujours des proportions infinies dans sa sonorité et dans son in- fluence morale. Elle m'a toujours produit l'effet, par ses balancements rhythmés, d'une immense pendule dontl'ampli- tude de vibration aurait pour extrêmes, d'un côté l'homme, ses passions, ses misères, de l'autre Dieu, dans toute la plé- nitude de ses perfections. Non, il ne faut pas abandonner nos chants liturgiques, parce qu'ils sont plus vrais que ceux que l'on veut i.ous donner ! La lutte, sans aucun doute, se pro- longera encore et deviendra probablement d'une vivacité extrême. L'Eglise de Lyon est accoutumée aux luttes, comme elle l'est à toutes les gloires chrétiennes. Un fait pour finir, afin de démontrer ce qui pourrait nous arriver, si le malheur voulait que nous subissions l'humiliation de l'ultramonta- nisme. « En l'an 1512, après la bataille de Ravenne, le pape « Jules II ayant fait une ligue avec l'empereur Maximilien et « les Vénitiens contre le roy Louis Xll, et ayant ordonné « qu'en Italie, lorsqu'on sonneroit la cloche pour dire la « Salutation de l'Ange à la Vierge Marie, on diroit quant et « quant, contre les François, trois petites oraisons par lui « faictes et adressées a la saincte Vierge, le roy Louis XII « en estant adverty, ne voulut jamais entendre à aucune « alliance avec le Turc ni avec le soudan du grand Caire, « quoique l'un et l'autre, s'offrît a se liguer avec lui ; il obtint « des évoques de son royaume que tous les jours, aux