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VIEUX CHATEAUX DU LYONNAIS. 53 Suivant C.ochard, ce sérail à ces méandres du ruisseau, qui ressemblent aux replis d'un long serpenl, qu'il faudrait attri- buer l'origine du nom de Vaudragon (Fallis Draconis, Vallée du Dragon) (1). Mais si cette elymologie était exacte, il ne serait pas de vallée, arrosée par un ruisseau capricieux dans son cours, qui ne méritât le nom de Fallèc du dragon. Aussi préférerions-nous rapporter cette dénomination a quelque reptile monstrueux qui aurait, à une époque inconnue, désolé ce territoire, ou plutôt à celte vieille tradition si populaire du dragon volant, de la vouivre, au corps de feu, à l'œil de diamant, dont la croyance est loin d'élreperdue danslcs mon- tagnes du Lyonnais, et dont la légende revient toujours de - temps à autre, avec celle du follet de quelque ferme voisine, faire le sujet dos causeries des longues veillées d'hiver. Autrefois, chef-lieu d'un mandement étendu, siège d'une juslice seigneuriale à tous les degrés qui a subsisté jusqu'à la Révolution, le château de Vaudragon donna son nom à tout le territoire qui l'entoure, et le village de la Chapelle-en- Vaudragon, qui dépendait aussi des mômes seigneurs, ainsi que plusieurs parcelles des paroisses environnantes, nous con.? serve encore le souvenir de cette ancienne seigneurie dont il serait difficile aujourd'hui de retrouver les limites. Le silence de l'histoire sur Vaudragon , ainsi que la forme architecturale de ses tours cylindriques suffisaient déjà pour nous faire penser que ce château ne remontait pas au delà des dernières années du XIll m e siècle, quand la tradi- tion locale est venue nous apprendre qu'il avait succédé à la forteresse plus ancienne de Pizey. Les souvenirs de la population sont bien précisa cet égard. Les murs du château de Vaudragon, vous disent les habitants (1) Coehard. Notice sur le canton de St-Symphorien-le-Chà teau. La Cha- peUc-en-Vaudragon.