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                                THEATRES.




  Les représentations de Mllf- Rachel se sont terminées assez, froidement; ce
n'esl plus là l'enthousiasme d'il y a trois ans ; les deux dernières soirées,
quoique consacrées à de bonnes œuvres, n'avaient attiré que peu de m o n d e ,
et cependant, Marie Stuart et Polyeucte sont sans contredit, avec les Horares,
les ouvrages qui font le plus briller la jeune tragédienne; elle a eu beau-
coup moins de bonheur dans les pièces de Racine, et ces pièces elles-mêmes
ont. paru impressionner le public moins vivement que les mâles beautés
de Corneille ; du reste, pour ne pas revenir sur l'analyse tant de fois faile
du talent de M.Ile Rachel, nous ne ferons que constater ici le résultat de
l'impression générale qu'elle a causée; à savoir, que cette artiste a atteint
l'apogée    de   son   développement     et ne fait rien présager    de supérieur,
enfin, qu'avec toute ses qualités brillantes elle est fort loin de dépasser
les tragédiennes qui ont laissé un nom au Théâtre-Français. On nous avait
annoncé du génie, le prospectus étant tombé, il nous reste encore un fort
beau   talent. Tirons maintenant la moralité littéraire         des représentations
de M.Ile Rachel ; de même qu'il était convenu qu'elle éclipsait tout ac-
teur p a s s é , présent   ou   futur, il était   aussi posé, en principe, qu'avec
elle nous allions revoir les beaux jours de la tragédie ; Corneille et Ra-
cine, ces monarques légitimes de la scène française envahie par les bar-
bares, allaient être restaurés dans leur royauté absolue, par cette Jeanne
d'Arc de la poésie classique. Le grand argument était celui-ci : les plus
fortes reeeltes du Théâtre-Français se font avec la tragédie et M.Ile Rachel,
donc   la   tragédie est infiniment     supérieure au drame ; nous comprenons

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