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48 KliLISK DE SAINT-JEAN. cet acte de pieuse générosité par remploi de 290 écus provenant des principaux de plusieurs pensions à eux ducs, et retirées depuis la réédification de l'église. Barthélémy Berchier, l'un des deux custodes de Sainte-Croix, eut la principale direclion des travaux qui furent entièrement achevés en 1458. En 1576, l'archevêque consacra le grand autel qui avait été profané ou démoli par les calvinistes. Les vitres brisées par une tempête, en 1035, furent réparées l'année suivante par les paroissiens ; aussi voyait-on leurs armoiries bourgeoises avec la date de 1636 figurer sur tout un côté de la nef. L'étendue de l'église de Sainte Croix était fort médiocre, aussi bien que celle de Saint-Etienne ; la voûte en était peinte en grisaille par Buron, et le chœur décoré sur les dessins de F. do la Monce. Chabry le fils avait fait les sculptures du fond du sanctuaire. Les murs latéraux étaient décorés de bons tableaux. La chaire à prêcher qui faisait l'admiration des connaisseurs , était due à Clément Jayet; enfin, dans une chapelle, à gauche du chœur, se trouvait le tombeau d'un fils de Mandelot, mort du vivant de son père. Nous avons déjà dit que Sainte-Croix était l'église paroissiale du cloître et du quartier do Saint-Jean. Deux des quatre custoJes de la primatiale y remplissaient l'office de curés. Elle avait sa ban- nière propre que l'on voyait à toutes les processions générales des Rogations et autres, en compagnie de celles de Saint-Jean et des trois collégiales. Elle avait aussi sa croix particulière qui marchait toujours à côté du grand chœur dans les enterrements faits par cette noble partie du clergé métropolitain. On en exceptait toute- fois ceux des chanoines-comtes ou des autres personnes distinguées, parce que dans les cérémonies de ce genre les comtes officiaient en personne; l'un d'eux, coiffé de la mitre, devait y porter la croix de Saint-Jean, et il n'aurait jamais souffert à côté de lui un simple clerc pour porter la croix de la paroisse. Nous avons rencontré dans les manuscrits du custode et sacristain Deville cette singula- rité moins importante que bizarre, et nous la rapportons ici, parce qu'elle nous a paru caractériser la morgue nobiliaire que l'illustre Chapitre conservait jusqu'au pied do l'autel.