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226 LETTRES INÉDITES Au reste, depuis 1830, il resta tout-à -fait en dehors des dis- cussions politiques, et ne se mêla plus à rien dans les re- cueils ni dans les journaux. Il lisait et étudiait toutefois com- me par le passé, mais il ne s'est pas mêlé, que nous sachions, à d'autres travaux littéraires qu'à un Pèlerinage à Jérusalem par le P. de Géramb (1), ouvrage dans lequel la main de M. Déplace est entrée pour une assez bonne part. Mais ce qui honore surtout M. Déplace dans sa vie littéraire, c'est la confiance qu'avait en lui Joseph de Maistre, le res- pect qu'il portait à ses décisions, comme on le verra par quelques fragments de leur correspondance. Ce qu'il y a de singulier dans ces rapports où le génie se montre si candide et si simple, c'est que l'illustre auteur du Pape et M. Déplace ne se virent jamais. M. Sainte-Beuve, dans une excellente étude sur la vie et les écrits du comte Joseph (2), rappelle en quelques mots le correspondant de M. de Maistre. Les sept lettres qui vont suivre, se rapportent au livre du Pape et l'une d'elle aux Soirées. Ce facile et intime épanchement de l'amitié pouvant jeter quelque jour sur le caractère du no- ble écrivain à qui la religion catholique doit tant d'éloquentes pages, nous sommes heureux de publier ces pièces encore inédites, et nous nous associons bien volontiers au vœu de notre ami M. Sainte-Beuve, qui exprimait dernièrement le désir qu'il soit formé un volume choisi de la correspondance de M. de Maistre. I. Turin 19 décembre 1S18. MONSIEUR, J'ai reçu vos deux dernières lettres et la copie du premier (1) Lyon, Rusand, i 8 3 4 , 3 vol. in-8°. (2) Revue des Deux Mondes, r 5 juillet, r c r a o û t 1843.