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342 LE MUSÉE LAPIDAIRE.
Plusieurs coffrets singuliers accompagnent ces peignes et
ce livret; l'un est en fer, et paraît avoir été fait pour y
mettre des pièces d'or ou des bijoux ; un autre est percé
en tire-lire ; le plus beau est entièrement émaillé avec beau-
coup de solidité et de goût, et d'une manière dont on a perdu
le secret ; car l'émail qu'on y appliquerait aujourd'hui serait
épais comme une fritte, et cassant comme celte substance,
et celui-ci paraît fondu dans la matière. Ce beau coffre est
carré ; on y remarque les armes de France et d'Angleterre ;
celles-ci, réhaussées d'or sur un fond bleu, n'ont point de
fleurs-de-lis ; ce qui prouve que ce coffre a été fait avant
le temps où les rois d'Angleterre en ont placé dans leurs
armes. On remarque, sur l'entrée du fermoir, un grand
léopard ; ce qui semble annoncer qu'il vient d'Angleterre.
Ce coffre a-t-il été offert en présent par un ambassadeur an-
glais à une fille de France fiancée à son maître? Les croix
vairées qui sont mêlées entre les écussons, peuvent servir
à découvrir quel a été celui qui aurait été chargé de ce
noble message. Mais je n'ai ni le temps ni la facilité de faire
à présent cette recherche. Il suffit de dire que ce coffre a dû
être un présent digne d'un souverain. On lit autour du cou-
vercle ces quatre vers dont chacun est sur une de ses faces.
Dosse (1) Dame je vos aym léaumant (2)
Por Diu vos prie (3) que ne m'obliez mia (4)
bleau historique très-curieux qui représente une mascarade du temps de
Charles IX. On y voit ce prince et sa maîtresse, Marie Touchet, dont l'i-
mage ressemble beaucoup à la figure qui est sur le peigne dont il est ici
question. M. Bourdois a bien Youlu me permettre de faire dessiner et graver
cette peinture, et j'en donnerai un jour la description.
(i) Douce.
(2} Je vous aime loyalement.
(3) Pour Dieu vous prie.
(4) Point.