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174 FOHTlFICATKhNS DE I.YON Lyon, crut devoir retenir celte ville sous sa domination comme apanage de sa mère Mathilde, fille de France. Le gouvernement tbéocratique s'établit ainsi de fait, et nous voyons s'élever pour le défendre , non pas des citadelles , ni des en- ceintes continues, mais des cloîtres fortifiés avec leurs tours cré- nelées , leurs pont-levis et leurs hommes d'armes. Saint-Nizier n'est plus la métropole de la ville , la suprématie des églises est réservée à St.-Etienne, pies de St.-Jean. Autour de celte église se groupent des établissements religieux qui sont eux-mêmes entourés de fortifications régulières. Le cloître de St.-Jean est ainsi constitué et forme, pendant tout le temps de la féodalité, la forteresse principale de l'archevêque et des chanoines. Ce cloître fut détruit en partie en 1562 par le baron des Adrets qui fit brèche à ses fortification •. Autour de l'église des Maccabées à St.-Irénée, s'était formé un autre cloître aussi célèbre qui sut résister long-temps aux efforts des bourgeois. Je veux parler du cloître de St.Just avec ses vingt-deux tours crénelées, ses pont-levis et ses immenses possessions. 1010. —Entre Rhône et Saône, à l'extrémité de la presqu'île, était l'abbaye d'Ainay à l'abri d'un coup-de-main. Quelques années plus lard l'archevêque fit bâtir sur le rocher de Pierre-Scise, un château féodal, et le chapitre fit élèvera Fourvières la collégiale, sentinelle avancée qui donnait l'éveil au moindre danger. VI. Dans le douzième siècle, Philippe-Auguste , avant son départ pour la terre Sainte, entreprit la première enceinte qui fût cons- truite à Paris depuis les Romains. Elle n'avait pas plus de deux lieues de développement, embras- sant les deux rives de la Seine , vis-à -vis l'île de la Cité , depuis le Pont-Neuf jusqu'au pont de la Tournelle et flanquée par 72 tours. A Lyon , la ville des bourgeois était alors dans la presqu'île entre Saône et Rhône, bornée au nord par une fortification continue com-