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                        DU L'ilAlUTL'DE.                    137

lions encore si obscures et si controversées qui, suivant lui,
n'auront jamais de solution satisfaisante ; il rappelle succinc-
tement que Bicliat a divisé tous les phénomènes de la vie
en deux grandes catégories : ceux de la vie de relation et
ceux de la vie de nulrilion ; c'est sur ces deux catégories
de phénomènes que l'habitude porte spécialement son action ;
puis il aborde directement le sujet de son travail en commen-
çant par cette citation latine dont il n'est en quelque sorte
que le développement : Velus consueludo nalurœ vim obli-
nel vel consueludine quasi nalura ejficitur.
    Les grammairiens définissent l'habitude une disposition de
l'ame ou du corps acquise par des actes réitérés, ou, ce
 qui revient au môme, par la coutume [consueludo). M. Mar-
 tin pense que, pour rendre cette définition plus complète, il
 faudrait ajouter que ces actes impressionnent la sensibilité
 physique ou morale.
    Parmi les métaphysiciens, Pascal, Locke, Condillac con-
 sidèrent l'habitude comme la vie elle-même, et la vie comme
 une première habitude au lieu de considérer l'habitude com-
 me une seconde nature.
     Les animistes, Slhal et Junker, confondent l'habitude avec
 l'instinct.
     M. Martin ne saurait partager l'opinion des uns et des
 autres. Dire avec quelques métaphysiciens que l'habitude est
 la vie elle-même est, suivant lui, un paradoxe insoutenable,
  car il est évident que la vie a précédé l'habitude, ce qui
 prouve évidemment que cette dernière est un effet et non
  une cause. Confondre, à l'exemple des animistes, l'habitude
  avec l'instinct est une opinion tout aussi dénuée de fonde-
  ment. L'instinct crée et pousse devant lui les habitudes
  naturelles que l'auteur distingue soigneusement des habitudes
  accidentelles de l'ordre social.
     Il n'est pas absolument vrai que l'habitude soit une seconde